Le
14 février 1882 naissance d’Ida à Port-au-Prince (Haïti). Fille
du président Louis Lysius Félicité Salomon et de Florentine
Félicité Potiez, ( Première Dame d’Haïti ) elle passe sa
petite enfance dans une ambiance douillette au sein du palais
présidentiel.
Le
10 août 1888, le président Salomon, chassé du pouvoir par les
opposants, s’expatrie en France avec sa famille. Ida, adolescente,
fait ses études à Paris au collège des Sœurs de l’Assomption
et sa première communion.
Le
19
octobre 1888, Louis Lysius Salomon est
décédé à Paris, XVIe arrondissement
(3, avenue Victor
Hugo).
Les
parents d’Ida sont décédés et reposent au cimetière de Passy
dans le caveau familial ; âgée de 20 ans, revient sur sa
terre natale et gère le patrimoine familial, comme le Turgeot Club
à Port-au-Prince.
Séduisante,
belle et pleine de charmes, elle ne manque pas de prétendants.
Elle
épouse Philippe Joseph Léonce Laraque.
Ce
mariage ne durera pas, néanmoins elle a donné naissance à son
premier enfant, une fille prénommée Jacqueline, décédée
prématurément. La mort du bébé lui arrachera des cris de
douleurs et marquera profondément ses poèmes.
Ida divorce de
Laraque.
Le
1er janvier 1906, en France, rue Blomet à Paris, Ida met
au monde Raoul Faubert, solide garçon, qui évoluera dans le milieu
littéraire de sa mère auprès des écrivains de l’époque, tel
que Colette.
Ida
épouse André Faubert, le père de Raoul, le 24 mars 1906.
En
1913, la libération revoit les salons littéraires et décernent un
prix à Ida pour son sonnet à Pierre Loti. Elle reçoit les
palmes académiques ainsi que le Prix Jacques Normand de la Société
des gens de lettres pour son recueil de poèmes Cœur des Iles.
En
1914, Ida Faubert retourne définitivement à Paris où elle tient
son propre salon, et fréquente les écrivains féministes de la
rive gauche.
Après
son installation à Paris, elle divorce d’André Faubert.
A
la veille de la première guerre mondiale, Ida et Raoul font un
voyage transatlantique en Haïti. Plus tard, jeune homme, Raoul
voyage de nouveau, seul, pour rendre visite à son père. Le
journal Le Temps du 7 mars 1915 écrivait ceci :
« Jeanne Provost de la Comédie Française vient leur dire des
vers, avec un sonnet de
Mme Ida Faubert «Aux morts de 1914 ». Elle sait leur
communiquer une émotion qui les laisse silencieux quelques minutes,
mais qui s’exprime par la vigueur de leurs applaudissements. »
Ida
écrit des nouvelles paraissant dans les journaux parisiens,
Lisez-Moi Bleu , Paris Presse l’Intransigeant,
et les traductions de ses contes paraissent dans des revues
Italiennes Augusta, Olimpo.
En
1937, elle est heureuse d’accueillir Raoul, sa femme Germaine, et
son petit-fils, Pitit mwen, Pitit mwen, Jean Faubert, dans
son grand appartement de la rue de Châteaudun à Paris.
Éclate
la guerre 1939-1945, Raoul se retrouve au front, Ida est sur Paris
avec ses problèmes de survie, Jean et sa maman sont dans la Sarthe
à l’abri des incidents majeurs.
Ida
ne cesse d’écrire ses poèmes et ses histoires d’Haïti dans un
Paris occupé.
La
Grand-mère qu’était Ida, ne manquait pas de rendre visite
régulièrement à son petit fils Jean, interne dans un collège de
Versailles, depuis le décès de sa Maman en 1946. En novembre 1953 et janvier 1954, elle est interviewée
sur les ondes du Poste parisien dans le cadre d’une émission
culturelle sur la poésie et Haïti.
De
1955 à 1964, elle garde un étroit contact avec ses amis d’Haïti
Jean Price-Mars notamment.
Ida
Faubert est décédée en 1969, entourée de sa famille à
Joinville-le-Pont (Paris).
Les journaux d’Haïti lui firent
un hommage.
En
2007, Mémoire d’encrier, avec la complicité agissante de son
petit-fils, Jean Faubert, reprend ses écrits
(poèmes et récits)
sous le titre Anthologie secrète.